Résumé Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteur Résumés Moniale clarisse de Nuremberg, femme de caractère, humaniste et érudite, A. Pirckheimer 1467-1532 fut abbesse de sa communauté pendant les dernières 29 années de sa vie. D’abord célébrée comme une gloire de l’Allemagne », elle sera ensuite abhorrée comme trouble-fête au temps de l’introduction de la Réforme à Nuremberg, une des premières cités-États à l’adopter. Moniale atypique, elle inaugure dans des temps difficiles une nouvelle manière de penser les rapports entre foi et pouvoir, entre liberté de conscience et responsabilité collective, une manière digne de la démarche d’un Luther. Dans son écrit majeur appelé Denkwürdigkeiten Notes mémorables », une sorte de journal de résistance 1524-1528, elle rend compte de la lutte et des tourments de sa communauté pour sa survie ainsi que pour la liberté de conscience et de foi. A. Pirckheimer 1467-1532 was a nun of the Order of S. Claire, a woman of character, a scholar and a humanist. She was also the abbess of her community for the last 29 years of her life. First celebrated as a glory of Germany », she was later rejected as a trouble-maker, when the Reformation came to Nuremberg, one of the first state-cities to adopt the new creed. She was a non-typical nun who, in her own way, started revisiting the connexion between faith and power, freedom of conscience and collective responsibility, actually in a way that was worthy of Luther’s. In her main writing Denkwürdigkeiten Memorable Notes » a sort of diary of her resistance 1524-1528, she gives an account of her fighting and of the agonies of her community for its survival as well as for the freedom of conscience and of de page Texte intégral 1 Caritas Pirckheimer, Notes mémorables [NM], p. 104. Les Notes mémorables sont une sorte de journal ... Il y eut là moins de miséricorde qu’il n’y en a en enfer1 ». 1Nous nous proposons de faire découvrir un épisode de la lutte de Caritas Pirckheimer, une abbesse clarisse, pour la survie de sa communauté, en l’illustrant par un extrait de ses Notes mémorables de 1524-1528. Les débuts de la Réforme à Nuremberg 2À Nuremberg, entre la fin du Moyen-Âge et le début des Temps modernes, malgré toutes les réserves que peut inspirer l’oligarchie des familles patriciennes qui ont le monopole du gouvernement de la ville, il faut reconnaître que c’est leur politique qui a procuré à Nuremberg sa place éminente dans l’Empire. Au-delà de la politique municipale, ces familles interviennent, comme celles d’autres villes d’Empire, dans la politique allemande et même européenne. Leurs interventions ont un poids certain, en rapport avec leur soutien financier à la politique de l’empereur et du pape. Il est avéré qu’à la fin du Moyen-Âge la vie ecclésiale et religieuse s’est inextricablement mélangée avec la politique. C’est particulièrement vrai pour Nuremberg et constituera un facteur essentiel dans l’introduction de la Réforme en cette ville-État. 3Tous, petits et grands, manants et puissants, se trouvent dans les dispositions requises pour mener leur vie quotidienne dans le cadre de l’Église en acceptant son ordre et sa gérance de la grâce. Dans cette conception globalisante, les édiles cherchent à étendre continuellement leur droit d’intervention dans les domaines spirituels. Sans nier que, dans cette recherche, s’exprime un réel souci de responsabilité chrétienne, ce dernier est fortement mêlé à un désir de pouvoir régir et dominer la vie spirituelle des citoyens de façon aussi totale que la vie civile. Les relations des édiles avec Rome leur sont d’une grande utilité dans ce dessein. Vu leurs moyens de persuasion et l’habileté de leurs diplomates, il est extrêmement rare que la Curie n’accède pas à leurs demandes. Ainsi, le Conseil de Nuremberg arrive à obtenir des privilèges, permissions d’exceptions, exemptions et faveurs dans les domaines les plus divers de la vie de l’Église, comme dans aucune autre ville d’Empire. Dans les temps précédant la Réforme, le Conseil de Ville veille à tout et surveille tout de la vie tant la liturgie que l’exercice des fonctions pastorales, la gérance des biens des paroisses et des couvents, la vie personnelle des clercs et la vie interne des communautés. En tout cela, il se meut dans un scrupuleux respect du droit et, quand il veut outrepasser ses compétences, il a toujours soin de se procurer des privilèges à Rome. Cette omniprésence du Conseil fait spontanément penser à une sorte de big brother system ». Si le terme est anachronique, la réalité ne l’est pas. Aussi, il n’est pas étonnant que l’introduction de la Réforme ne se soit faite que par permission et volonté du Conseil. 2 Reinhold Schaffer, cité dans Johannes Kist, Charitas Pirckheimer ein Frauenleben im Zeitalter des ... 4R. Schaffer affirme Il n’était pas trop exagéré, à l’époque, de dire que, dans cette métropole franconienne, les femmes, les valets et les artisans connaissaient mieux la Bible qu’ailleurs dans les grandes écoles !2 ». Malgré cette déclaration, les premiers pas du mouvement réformateur à Nuremberg ne sont pas le fait d’un élan populaire, mais d’une élite. Ce fut celle des humanistes et, parmi eux, particulièrement de la Staupitziana du couvent des Augustins, un club » spirituel fréquenté par beaucoup de hauts magistrats de la ville, où on lisait avec zèle les écrits venant du moine de Wittenberg. C’est un des membres de ce cercle, Caspar Nützel, le procurateur de Sainte-Claire, qui traduira le premier les 95 thèses que Luther avait affichées le 31 octobre 1517, et permettra ainsi leur rapide diffusion à travers toute l’Allemagne. Quand Luther passe l’année suivante à Nuremberg, l’enthousiasme est à son comble. L’influence du cercle va grandissant et réussit à convaincre progressivement la majorité des membres du Conseil de Ville. En 1520, Christophe Scheuerl écrit Le patriciat, la foule des autres bourgeois et tous les savants sont du côté de Luther ». 3 Thomas A. Brady éd., Die deutsche Reformation zwischen Spätmittelalter und Früher Neuzeit, Münche ... 4 Johannes Kist, Das Klarissenkloster in Nürnberg bis zum Beginn des 16. Jahrhunderts, Nürnberg, 1929 ... 5Dans l’ardent débat mené de nos jours par les chercheurs pour déterminer si la Réforme était continuité ou discontinuité, notre étude de la problématique des Denkwürdigkeiten apporte plutôt un élément en faveur de la thèse de la continuité3. Celle-ci se vérifie dans l’attitude du pouvoir politique à Nuremberg. Même s’il partage plusieurs perspectives, le Conseil de Ville a vu dans l’événement de la Réforme un moyen de continuer l’acquisition de la Kirchenhoheit » mainmise sur l’Église de la ville d’Empire qu’il poursuivait depuis plus d’un siècle déjà avec l’aide de la curie romaine. Des années après l’introduction de la Réforme, le cadre imposé par le Vénérable Conseil aux prédicateurs réformés ne sera que la conséquence logique du congé donné au pape » au début de la Réforme, qui était déjà l’aboutissement du long et patient détachement de la juridiction épiscopale poursuivi auparavant. Ainsi, l’ingérence du Conseil dans le for non seulement externe mais encore interne des monastères s’inscrit dans la suite de sa politique religieuse. L’ironie de l’histoire, engendrée par cette continuité, s’exprime notamment par le fait que la condamnation à l’extinction du monastère des Clarisses, motivée par la réformation, sera prononcée en vertu d’un privilège donné au Conseil de Ville en 1476 par le pape Sixte IV4. Les Notes mémorables révèlent même un chassé-croisé de continuité et discontinuité. Le Conseil, conservateur et réformé à la fois, continue comme auparavant, avec le soutien non plus de la Curie mais des réformateurs, et Caritas, abbesse d’ ancienne foi », défend sa position avec des arguments des Temps modernes employés par les réformateurs. Les Notes mémorables démontrent de manière vivante que la Réforme unit rupture et continuation. Au niveau de l’évolution globale historique, politique ou même spirituelle, le processus est entamé depuis longtemps et trouve dans la Réforme une continuité inattendue, mais il y a une cassure dans la manière de la recevoir et de la vivre dans les formes concrètes. 5 NM, p. 84 ; Pfanner 2, p. 66. 6 En juin 1522, à la demande des monastères de Nuremberg, Caritas avait écrit une lettre de félicitat ... 6Cette cassure s’exprime notamment dans la nouvelle manière de considérer les moines et les religieuses dans les villes. À Nuremberg, au cours des siècles précédents, les monastères, notamment celui de Sainte-Claire, donnèrent des motifs de gloire et d’orgueil à la cité, mais dans le temps des Denkwürdigkeiten les choses ont bien changé. Comment, en si peu d’années, les patriciens et la population ont-ils pu changer d’avis aussi radicalement, cela reste une énigme. Encore en 1519, des patriciens éminents, déjà favorables à la Réforme, comme Ebner et Nützel, les deux premiers magistrats de la ville, acceptent que leurs filles revêtent l’habit religieux de Sainte-Claire. Mais, en 1525, leurs mères viennent les enlever de force du couvent. Comment expliquer qu’en l’espace de quelques années Caritas, figure illustre de la ville, connue dans tout l’Empire, finisse par être vilipendée et considérée comme une orgueilleuse récalcitrante ?5 Son imprudence dans l’affaire du pamphlet de la lettre à Emser en 1522 n’explique pas tout6. La parole des prédicateurs a fait son œuvre et a retourné les cœurs et la situation. Si, autrefois, on n’hésitait pas à couvrir Caritas et sa communauté des louanges les plus dithyrambiques, en 1524 déjà, plus encore en 1525, on n’a pas plus peur de faire dans la surenchère ignominieuse 7 NM, p. 1 ; Pfanner 2, p. 1. Il nous arrive beaucoup d’adversités et d’attaques, car beaucoup de gens, aussi bien des milieux aisés que des milieux simples, viennent tous les jours vers leurs parentes entrées chez nous et leur prêchent en leur parlant des doctrines nouvelles. Ils discutent sans cesse pour démontrer combien l’état religieux serait condamnable et abominable et comment il ne serait pas possible d’y trouver son salut et que nous serions toutes du démon. C’est pourquoi, beaucoup voulurent sortir de force du couvent, qui son enfant, qui sa sœur ou sa parente7. 8 NM, p. 25 ; Pfanner 2, p. 20. 7Cette nouvelle compréhension des choses s’impose non seulement dans les institutions publiques, mais encore dans les consciences des individus, comme chez la maman d’une des moniales, Madame Tetzel Or, voici que, par l’écoute et la lecture, j’ai découvert tant de choses que, maintenant, je considère tout à fait que l’état monastique n’a rien à voir avec Dieu. Il n’est rien d’autre qu’une invention humaine et une séparation hypocrite8. » La situation empire encore après le début des prédications. 9 NM, p. 84 ; voir aussi p. 21 et 88 ; Pfanner 2, p. 66-67, 17 et 69. Oh, en quelles grandes angoisses et détresses nous nous trouvions jours et nuits. On nous menaçait disant que nous devions faire de même nous aussi [abandonner la vie religieuse et embrasser la nouvelle foi »]. Alors, prenant les devants, nous nous étions mises d’accord de n’abandonner en aucun cas le couvent, car puisque nous ne l’avions pas construit, il ne nous appartenait pas. Tous les jours, on nous menaçait de nous chasser ou d’entrer par effraction dans le couvent et de le brûler. Parfois de méchants et hardis garnements tournaient autour du couvent et menaçaient nos serviteurs d’entrer de nuit dans le couvent, de sorte que nous étions en grande angoisse et détresse et la peur nous empêchait de dormir. Par ailleurs, il y avait tant de troubles en ville que nous craignions quotidiennement des attroupements […] Nous étions tellement haïes et si peu considérées ! Aussi bien les milieux aisés que les petites gens nous étaient si hostiles que nos serviteurs ne pouvaient sortir sans se faire repérer quand ils allaient acheter notre subsistance. On nous considéra plus vilement que les pauvres femmes [les prostituées] derrière les remparts de la ville, car on prêchait publiquement que nous étions pires qu’elles. Nos bons amis ne pouvaient venir chez nous autrement qu’en cachette et avec grande crainte. Les autres qui venaient chez nous nous torturaient jusqu’à la moelle, car les prédicateurs exhortaient de plus en plus, du haut de toutes les chaires, à ne plus tolérer ici aucun couvent, ni aucun froc religieux…9 8Ce climat de haine et d’hostilité latentes ou ouvertes rend la vie des religieuses de plus en plus difficile. Les actes se joignant aux paroles, on peut deviner la pression psychologique de l’étau qui se resserre sur les pauvres moniales. Dans cette ville si réputée pour sa piété et sa ferveur religieuses, il n’y a plus la moindre compréhension ni tolérance pour la vie monacale. Toutes les dimensions de ce genre de vie sont méconnues, raillées ou rejetées. Les vœux de religion sont considérés comme contraires à l’Écriture et la vie cloîtrée contraire à la volonté de Dieu. Les prédicateurs que l’on voit passer, qui ne se privent pas de démolir en chaire la vie monastique, ne sont que les interprètes de la nouvelle théologie en vigueur. 10 Martin Luther, t. 8, p. 313-335 ; Luther Deutsch, Die Werke Luthers in Auswahl, vol. 2, éd. K ... 11 Sur les 139 thèses des Themata, il y en a au moins quinze 29, 31-34, 35, 37, 46-47, 71-72, 81-82, ... 12 Themata, p. 318. 9Déjà en septembre 1521, Luther en avait fourni lui-même tous les arguments dans ses thèses sur la vie religieuse, Themata de votis Judicium M. Lutheri de votis, scriptum ad episcopos et diaconos Wittembergensis ecclesiae ; suivies en novembre de l’opuscule De votis monasticis10. Toutes les critiques entendues chez les prédicateurs, y compris l’affirmation injurieuse que les couvents sont pires que des bordels, se retrouvent dans les sentences des Themata11. Cet écrit, amplifié par le De votis monasticis et distillé opportunément et inopportunément par les prédicateurs, a eu un impact profond dans la population. Nuremberg le démontre à l’envi. Il est vrai que les combats d’idées et de paroles des premiers temps de la Réforme sont extrêmement durs et blessants. Dans ses Themata, Luther conçoit lui-même la possibilité d’une vie religieuse légitime, si le religieux ou la religieuse la vit selon la foi et selon la liberté de l’esprit et de la conscience 75-77 et non dans la pensée de faire une bonne œuvre ou d’y faire son salut12. Il reste que, pour lui, la vie religieuse est comparable aux servitudes de la loi dont le Christ nous a libérés. Il dit 13 Ibid., p. 319. Bien que désirer les vœux puisse ne pas être nocif s’il y a la foi droite, il demeure que ce genre de vie, tout comme la vie sous la Loi, est en désaccord avec l’évangile et le christianisme. La mort et tous les maux de ce monde peuvent aussi être inoffensifs s’il y a la foi droite. Pourtant, ils querellent naturellement contre la piété et l’Église. Donc, ce que l’Église pense de la mort et des maux de ce monde, on doit le penser aussi de la vie religieuse et des vœux. Car ni dans ces réalités-là ni dans celles-ci, il n’y a de justice, mais on peut les utiliser comme exercice pour la liberté et la justice 93-9813. 14 Ibid., p. 314. 15 NM, p. 12 ; Pfanner 2, p. 10. 16 Un des prédicateurs les plus influents de Nuremberg, ami et ancien supérieur de Luther dans l’Ordre ... 17 NM, p. 163 ; Pfanner 2, p. 126. 18 NM, p. 162 ; Pfanner 2, p. 125. 19 Lettre de Scheurl, citée par Gerta Krabbel, Caritas Pirckheimer, Ein Lebensbild aus der Zeit der Re ... 10L’histoire de la Réforme, Nuremberg en est une illustration, nous montre que les gens n’ont retenu que le côté démolisseur de ces écrits. La nuance, ou plutôt le discernement des esprits, leur a complètement échappé. Il est vrai que Luther lui-même affirme que, dans ces temps impies, il est à craindre que sur mille il s’en trouve à peine un qui prononce des vœux avec une foi droite14 ». Mais, au moins pour une Nurembergeoise, le discernement ne faisant pas défaut, ces nuances et différenciations ne sont pas tombées dans une oreille sourde. En effet, il est intéressant de voir comment Caritas défend la vie religieuse et les vœux avec des arguments qui ont quelque parenté avec ceux du docteur de Wittenberg. De là à penser qu’elle ait eu en main l’opuscule du réformateur, il y a un pas peut-être trop rapide, puisqu’elle affirme dans les Denkwürdigkeiten que les sœurs excluaient de leur étude tout écrit polémique15. Pourtant, dans son échange avec Wenzel Link16, elle montre qu’elle est bien informée sur les controverses entre les réformateurs, Luther, Karlstadt, Zwingli, Bucer, Capito, Œcolampade et d’autres17. Elle l’est également des affirmations des uns et des autres18. Bref, il paraît difficile d’admettre que, parmi tout ce qui parvenait quotidiennement aux sœurs, comme l’abbesse le dit, il n’y ait pas eu un opuscule qui devait les intéresser au premier chef. Avec leur bonne maîtrise du latin, il est tout aussi difficile d’admettre que l’abbesse ne l’ait pas lu, d’autant plus qu’en 1521, date de la parution de l’opuscule, on n’est pas encore parvenu au stade de la méfiance. Deux ans auparavant, lors de la prise d’habit des deux jeunes patriciennes, on savait encore dire beaucoup de bien du docteur de Wittenberg à la table festive19. Il est vrai pourtant que Caritas avait déjà quelque antipathie pour Luther, comme l’indique la première mention qu’elle fait de celui-ci dans ses écrits. À Noël 1521, elle envoie ses vœux de nouvel an à sa nièce, Felicitas Imhof, qui vit à Augsbourg, et la met en garde contre la doctrine des luthériens qui a beaucoup d’impact là-bas. Mais, il n’est pas impossible que ce soit justement après avoir eu vent des Themata que son opinion sur le réformateur ait été arrêtée. 20 luther, dans Luther Deutsch, vol. 10, p. 111 ; WA Br n° 446 2, 415. 11Ces Themata négatifs de Luther transpirent aussi à travers un échange épistolaire théologique avec Wenzel Link. Luther avait écrit, dans une lettre de décembre 1521 à Link, encore vicaire général des Augustins, que personne ne soit forcé de sortir [de l’Ordre], ni de rester », ajoutant Quant à toi, tu devrais rester encore quelque temps comme Jérémie au service de Babylone Jr 40,6, car moi aussi je resterai dans cet habit et dans ce genre de vie, si le monde ne change pas20 ». Mais en 1525, beaucoup de choses ont changé. Luther et Link ont choisi, ils sont sortis de l’Ordre et se sont mariés. Link et Osiander, le prédicateur et réformateur en chef de Nuremberg, ainsi que les autres prédicateurs ne comprennent pas des moniales qui choisissent de faire autrement sous la conduite de la Pirckheimerin ». Aussi vont-ils faire pression sur le Conseil de Ville pour qu’il intervienne et extirpe ce foyer de résistance. Qui est donc Caritas Pirckheimer ? 12Caritas Pirckheimer, de son nom de baptême Barbara, naît le 21 mars 1467 à Eichstätt. Son père, Johannes, docteur de l’un et l’autre droit, au service du prince-évêque, était le descendant d’une famille patricienne de Nuremberg, connue pour sa tradition humaniste. Elle est l’aînée d’une fratrie de douze enfants, dont le plus illustre sera son frère Willibald, humaniste célèbre d’Allemagne. Six de ses sœurs embrasseront à leur tour l’état religieux. Dès huit ans, elle est confiée à ses grands-parents à Nuremberg et éduquée par sa grande-tante, érudite déjà fameuse, Catherine. À douze ans, elle est prête pour entrer comme élève conventuelle au prestigieux monastère de Sainte-Claire à Nuremberg. En sa seizième année 1483, Barbara y prend le voile et reçoit le nom de Caritas. Pendant vingt ans, elle sera une moniale exemplaire, remplissant entre autres les fonctions de maîtresse des élèves conventuelles et des novices. Son érudition et son frère Willibald lui ouvrent des contacts épistolaires avec les humanistes de son époque, comme Conrad Celtis et Sixtus Tucher, qui en tant que curé du lieu devient son ami et directeur spirituel. 21 Otto Bonmann, Eine unbekannte Weihnachtsansprache der Äbtissin von St. Klara-Nürnberg anlässlich ... 22 Ich hab ein getreue, freuntliche, liebe, wirdige mutter an yr wyrden, mer denn ich sagen oder sch ... 13En 1503, le 20 décembre, Caritas est élue à l’unanimité abbesse de sa communauté. Sous sa conduite, la réputation de ferveur spirituelle du couvent allait encore s’accentuer. Un exemple de la qualité de la vie spirituelle maintenue par Caritas est l’exhortation qu’elle adresse à ses sœurs, à Noël 1515. Le provincial, Kaspar Schatzgeyer, s’était annoncé pour la visite canonique prévue après les fêtes. C’était l’occasion pour l’abbesse de faire avec ses sœurs un examen de conscience approfondi et de se placer devant le Christ, le Messie attendu comme le vrai visiteur, et lui rendre compte de la vie de la communauté21. Cette conscience d’être redevable au Christ lui donnera la force de répondre pendant toutes les visitations » faites par les émissaires du Conseil de Ville durant la tourmente. Le bien spirituel de ses filles lui tenait certes à cœur, mais pas seulement. Elle donne un beau témoignage de sa sollicitude maternelle lors de la peste à Nuremberg en 1505. Une moniale en est atteinte. Caritas considère de son devoir de s’en occuper personnellement, malgré les conseils contraires de ses supérieurs franciscains et de son ami Sixtus. De fait, Caritas est atteinte elle-même. Mais aussi bien l’abbesse que la sœur en réchappent. Le couvent n’a à déplorer aucun décès, tandis que la paroisse de Saint-Laurent compte 1 758 victimes et la paroisse voisine de Saint-Sebald 2 686. La paix régnant durant ces années ainsi que l’unité dans laquelle la communauté affrontera plus tard la tourmente témoignent de la conduite heureuse de Caritas. La communauté entière souscrit à ce que sœur Felicitas Grundherr écrit en 1511 à son père j’ai en elle une fidèle, amicale, aimable et digne mère, plus que je ne puis le dire ou écrire. Je ne voudrais pas en changer de toute ma vie22 ». 14C’est pendant le grand bouleversement de la Réforme que Caritas donne toute la mesure de sa stature. Celle-ci se perçoit à travers son écrit majeur, les Notes mémorables, lorsqu’elle résiste à l’autorité civile et religieuse de Nuremberg au nom de la liberté de conscience. On illustrera le propos à partir du chapitre 30 de ce document, qui traite de l’ingérence du Conseil dans le for interne de la communauté des moniales, sa règle de vie. Un règlement qui s’oppose à la Règle 15Récit de la visite de trois émissaires du conseil Sigmund Fürer, Sebald Pfinzing, Endres Imhof qui ont fait connaître à la communauté cinq points délibérés par le Conseil 161 l’abbesse devra délier les sœurs de leurs vœux ; 172 chaque sœur doit être libre de sortir du couvent, et ses parents devront avoir le droit de l’enlever du couvent et le Conseil pourvoira à sa subsistance ; 183 les sœurs doivent porter des vêtements séculiers ; 194 il faut percer de grandes » fenêtres de parloir pour permettre aux parents de voir les sœurs lors des visites et pour voir si elles sont seules pour l’entretien ; 205 les sœurs doivent faire un inventaire de tout leur bien. 23 Résumé en exergue du chapitre dans l’édition critique de Pfanner. 21Tout ceci doit se faire dans les quatre semaines23. La fête de la dédicace de notre église était passablement triste car, de semaine en semaine, nous nous attendions à tout instant à la visite des seigneurs pour nous tourmenter de quelque étrange manière. Par la suite, le mercredi matin de la semaine de Pentecôte, à l’heure de Prime, vinrent chez nous messire Sigmund Fürer, ainsi que Sebald Pfinzing et Endres Imhof, et ils demandèrent à pénétrer dans le couvent. Ils avaient à faire une communication du Conseil à la Communauté. Ils étaient si pressés qu’ils ne pouvaient à peine attendre la fin de Prime. Je les laissai donc entrer dans le réfectoire d’été et rassemblai la Communauté. Messire Fürer commença à parler ainsi maintenant la claire parole de Dieu et de l’Évangile avait révélé au grand jour que l’état de clôture monastique était un état abominable, erroné, pécheur et damné, bref une secte à part, car on y vivait contre les commandements de Dieu et le saint Évangile. Ces choses et d’autres étant devenues claires et évidentes pour l’homme du commun, la cité était remontée contre les religieux, de sorte qu’elle ne voulait tout simplement plus supporter ni tolérer aucun couvent ni état religieux, non seulement ici mais dans toutes les régions alentour. Cela même était bien la raison de tous les bains de sang perpétrés par les paysans qui se regroupaient pour anéantir et extirper partout l’état religieux. Pour cette raison, le Vénérable Conseil, en tant que notre père fidèle, se faisait grand souci pour nous – et pour lui-même à cause de nous – que nous ne soyons pas, par nos habits religieux et nos mœurs particulières, cause de troubles de l’ordre public dans la commune. Ces troubles pourraient s’étendre au-delà de notre cas particulier et les membres du Conseil seraient affligés de démasquer chez nous d’autres formes d’orgueil. C’est pourquoi le Vénérable Conseil, par paternelle bienveillance, avait examiné la situation et leur avait ordonné de nous proposer cinq articles. Dans la mesure où nous les accepterions et les mettrions à exécution, ils [les seigneurs du Conseil] pourraient d’autant mieux nous protéger et nous défendre de la population, mais dans le cas contraire – ce à quoi ils ne s’attendaient tout de même pas de notre part – ils ne pourraient alors répondre ni de nous, ni de notre couvent. Au premier article, le Vénérable Conseil voulait obtenir de moi, en tant que supérieure, que je délie maintenant toutes les sœurs de tous les vœux qu’elles avaient faits, que je leur laisse l’usage de la liberté chrétienne et qu’elles ne soient plus redevables de rien, ni contraintes à quoi que ce soit, mais qu’elles puissent agir librement de leur plein gré, mettre un terme à leurs vœux et quitter le couvent si elles le voulaient. Au deuxième article, je ne devais retenir aucune sœur au couvent contre son gré et encore moins refuser les enfants à leurs parents qui souhaitaient les en retirer, même contre la volonté des enfants. Car c’était contre le commandement de Dieu, puisque les enfants doivent obéissance à leurs parents. En tout cas, le Conseil devait être préalablement averti si l’une ou l’autre voulait sortir ou si les parents voulaient en sortir une de force. Le Conseil voulait donner à toutes celles qui sortiraient une part des biens du couvent, du moins ce qu’elles avaient apporté en dot. À celles qui n’avaient rien apporté en entrant, on voulait néanmoins leur donner aussi quelque rente de subsistance. Enfin, à celles qui voudraient se marier et prendre mari, on voulait encore les pourvoir d’un honorable trousseau de mariage. Tout cela devait se faire selon les possibilités des revenus du couvent, avec une telle discrétion qu’il en resterait assez pour les sœurs âgées qui demeureraient dans le monastère afin qu’elles ne souffrent pas d’indigence. Au troisième article, l’avis définitif du Conseil de la Ville était que nous devions déposer l’habit monastique et nous vêtir comme les autres gens. Puisqu’il n’y avait pas de différence entre les laïcs et les ecclésiastiques, il ne devait pas non plus y en avoir dans les vêtements. Le règne des cieux n’était quand même pas une affaire de vêtement. Au quatrième article, le Vénérable Conseil avait décidé que nos fenêtres de parloir ne devaient pas être simplement des fenêtres pour parler mais aussi pour voir. On devait les modifier en conséquence avec des grilles. Si quelqu’un voulait s’entretenir avec une sœur, les parents devaient pouvoir se rendre compte que c’était bien la sœur en question et qu’elle était bien seule, n’ayant personne à ses côtés. Et si quelqu’un voulait parler seul avec une sœur, cela devait se faire et la sœur surveillante devait être invitée à se retirer pour que la sœur puisse parler librement comme elle en avait envie. Voilà ce qu’était l’exigence du Conseil. Au cinquième article, le Vénérable Conseil, ayant fait inventorier tous les biens des couvents et dresser des listes descriptives, voulait néanmoins nous accorder la grâce de faire nous-mêmes l’inventaire de nos biens et de le remettre au Vénérable Conseil en indiquant tous nos revenus, toutes les redevances, rentes et avoirs en or, toutes nos fermes, où elles étaient situées, ce qu’elles rapportaient, et aussi tous les objets précieux et ce que chacune avait apporté en dot. Le Vénérable Conseil voulait que toutes ces choses soient accomplies et, pour cela, il nous accordait un délai de quatre semaines. Ces articles, et encore beaucoup d’autres points, avaient été élaborés non seulement pour notre couvent, mais ils avaient aussi ordre d’imposer ces cinq articles, et plusieurs autres, aux sœurs de Sainte-Catherine, ainsi qu’à celles de Pillenreuth et d’Engelthal qui, à ce moment-là, se trouvaient encore dans la ville [où elles s’étaient réfugiées]. Commentaire et prise de position de Caritas 22On imagine l’effet que cette annonce a dû faire sur la communauté exténuée par l’isolement et la privation des sacrements, les nombreuses prédications publiques qui la couvrent d’opprobre, les persécutions verbales, privées et publiques, les menaces et les vexations de tous ordres, des angoisses qui durent depuis des mois déjà. Dans ce climat de fragilité extrême, la voix de l’abbesse sonne avec une force tranquille, qui impressionne. Qui devinerait derrière cette femme forte le portrait que dresse sa nièce Catherine, également moniale à Sainte-Claire, écrivant à son père Willibald ? 24 Katharina Pirckheimer à son père Willibald, Stadtbibliothek Nürnberg, Nr. 550/31, cité dans Krabbel... La digne mère […] est souvent affligée si profondément qu’elle me fait pitié jusqu’au tréfonds de l’âme. Ce ne serait pas étonnant qu’elle tombe malade de chagrin. Mais, quand la petite Straub, tellement gaie [une autre nièce mariée à un nommé Straub] vient nous voir, cela la console tellement qu’elle en est transformée24. 25 C’est nous qui soulignons dans cette série de citations. 23Mais écoutons l’abbesse quand elle fait face aux émissaires chapitre 3125. Je répondis au premier article concernant les vœux toute la Communauté ici présente sait bien qu’aucune sœur n’avait fait vœu ni à moi ni à aucune personne humaine vivante ici-bas, mais à Dieu Tout-puissant, voilà pourquoi il ne me revenait pas, en tant que pauvre être humain et créature inutile, de délier ce que Dieu avait lié. Donc, je ne voulais, ni ne pouvais, en aucun cas, y consentir, car ce n’était pas en mon pouvoir. [Réplique des émissaires] Les vœux étaient maintenant tous dépassés, car on n’avait aucun pouvoir de faire des vœux en dehors du baptême. Il suffisait que je délie les Sœurs de ce qu’elles me devaient, car en ce qui regardait Dieu, il n’y avait rien de toute façon. À ceci, je répondis pour ce qu’elles devaient à ma personne, je voulais volontiers les délier puisqu’aucune ne m’avait fait vœu à moi de quoi que ce soit, à la condition que la Communauté aussi me relevât de ma charge, car je me trouverais dans l’incapacité de conduire la Communauté si l’on ne voulait plus m’obéir. Cela faisait maintenant 22 années que je cheminais avec mes chères enfants qui, jusqu’ici, m’avaient toujours été volontairement et humblement obéissantes et c’est ainsi que s’étaient maintenus l’amour fraternel, la paix et l’unité. Ils dirent qu’en ce qui concerne la tenue de la maison, il était juste qu’elles [les sœurs] me suivent et m’obéissent. Mais le Vénérable Conseil ne voulait pas permettre que je les oblige à jeûner, à prier ou à garder leurs vœux. Ces choses devaient toutes être libres. Les seigneurs voulaient qu’aucune ne soit obligée à observer quoi que ce soit. Item en ce qui concerne l’habit, je disais Nous savons bien que le salut ne tient pas à l’habit. Mais nous savons bien aussi que le règne des cieux ne consiste pas non plus en manteaux de poils de chameau. J’avançai encore beaucoup de raisons quant au coût qui rendait impossible de vêtir de neuf une si grande communauté. Ils répondirent que nous n’avions qu’à les découdre et les faire teindre autrement. De plus, il n’y avait pas grand dommage à engager cette année une somme de 400 florins pour les vêtements puisque de toute façon le couvent était appelé à disparaître. […] Donc, on ne devait pas se gêner de dépenser largement en nourriture et boissons et en vêtements. Il resterait toujours assez de biens et d’argent lorsque nous serions toutes mortes. Mais avant toutes choses, ils défendirent à toutes les sœurs de sortir en habit religieux dans le jardin ou ailleurs où les gens du monde pourraient les voir, car cela ne manquerait pas de donner occasion à des troubles de l’ordre public. Je répondis cher seigneur, vous dites toujours qu’avec nos vœux et nos habits, nous donnons occasion à des troubles. Or, je crois plutôt que ce sont vos prédicateurs, que nous avons dû écouter, qui en ont causés quand ils nous vilipendaient en chaire devant toute la ville et nous outrageaient en supputant de nous de si grands péchés et impuretés que les gens nous disent, les yeux dans les yeux, que si nous faisons vraiment les choses que l’on prêche de nous, il vaudrait mieux que l’on nous brûle toutes vives dans notre couvent […] nous réclamons que vous signaliez à nos seigneurs que, s’ils veulent éviter des troubles, ils traitent avec leurs prédicateurs pour qu’ils ne prêchent plus de cette façon inadmissible. Sigmund Fürer se moqua de moi à ce propos et dit que l’on prêchait ces choses non seulement de notre chaire, mais dans le monde entier on apprenait par l’Évangile ce qu’il en était de l’état religieux. Item à propos de la grande » fenêtre du parloir et des entretiens sans témoin, j’eus une grande dispute avec eux. Je leur dis entre autres je vois bien que votre intention est de faire ici un couvent ouvert. S’ils voulaient faire de ce couvent bien réformé une porte battante, ils devaient m’en avertir auparavant, car en vérité je ne voudrais pas y rester craignant de ne pouvoir y faire mon salut. Alors ils dirent non, il n’est pas du tout dans l’intention du Conseil d’en faire un couvent ouvert, et le Conseil avait pour cela proposé d’élargir la fenêtre pour qu’on évite ainsi d’ouvrir la clôture. Pour prévenir cela, vous devez faire ouvrir le plus diligemment possible trois grandes » fenêtres de sorte que personne n’ait besoin d’attendre que la fenêtre soit libérée. 24Dans ce dialogue du tac au tac et sans concessions, deux points du règlement ne sont pas abordés le deuxième, celui du droit de sortir du couvent ou de celui des parents d’en enlever leurs enfants ; le cinquième, celui de l’inventaire des biens. Pourquoi Caritas n’en parle-t-elle pas ? Pour l’inventaire, on le comprend, il paraît normal et se pratique depuis longtemps déjà, du moins à Sainte-Claire, puisque le procurateur nommé par le Conseil gère leurs biens. Mais, pour l’enlèvement, dont le danger est si imminent, pourquoi ce silence ? Peut-être Caritas veut-elle ménager les trois jeunes moniales dont les parents sont en train de préparer le rapt. Peut-être en est-elle trop affectée. Peut-être est-elle plus décontenancée qu’il n’y paraît. Elle répondra plus tard au cours de la dispute théologique avec Wenzel Link. Par contre, dans les points qu’elle aborde, elle se montre aussi ferme qu’à l’accoutumée. 25Sur le premier point, concernant les vœux monastiques, elle ne diffère pas d’un iota de ce qu’elle dira lors de l’enlèvement des jeunes sœurs, dans la controverse avec Nützel et Link ou dans celle avec Mélanchton. Les émissaires démontrent qu’ils sont à des distances planétaires de la conception de l’abbesse. Pour eux, la relation à Dieu s’exprimant par des vœux n’existe tout simplement pas. L’interpénétration et la différenciation entre obéissance à Dieu et obéissance humaine leur sont de l’hébreu et ils ne comprennent rien à la dimension spirituelle de la fonction de responsable de communauté. 26Quant au troisième point, ayant compris que la signification spirituelle de l’habit dépasserait aussi l’horizon de ses interlocuteurs, Caritas se place uniquement sur un plan pratique. La réponse des émissaires se meut également au ras des pâquerettes » et même en-dessous. Ces patriciens, jeunes encore, trahissent un manque de tact qui confine à la goujaterie. Ils terminent toutefois par une recommandation qui pousse Caritas à mettre le doigt sur le vrai problème. Ce ne sont pas les étoffes qui peuvent provoquer des troubles mais les interprétations des prédicateurs idéologues qui font voir rouge au petit peuple et le fanatisent contre ce qui est différent. Là encore, Sigmund Fürer est dépassé et, par la remarque qu’il se permet, trahit qu’une erreur répandue partout devient facilement vérité. 27Quant au quatrième point, les émissaires sont confirmés par les amis du monastère, car une ouverture convenable pour l’entretien des visiteurs avec les moniales par de grandes fenêtres » peut éviter l’accès brutal et forcé de la clôture. Le pacte de solidarité des opprimées 26 NM, p. 94-97 chap. 32 ; Pfanner 2, p. 73-76. 28Après le départ des émissaires, les moniales se réunissent au chapitre et Caritas consulte chacune en particulier pour savoir, comme elle le dit, où j’en étais avec elle et si elle voulait adopter le règlement que les seigneurs leur avaient donné ». Or, le vote est unanime elles voulaient suivre la règle qu’elles avaient fait vœu à Dieu d’observer et non pas la règle que le Conseil avait émise ». Puis a lieu comme un contrat moral entre les sœurs et leur abbesse26 de la part des sœurs, une obéissance librement renouvelée avec l’engagement de rester fermes dans la vraie foi chrétienne » et dans l’état religieux ; de la part de l’abbesse, une promesse de fidélité et d’accompagnement, avec l’engagement de défendre les sœurs corps et âme jusqu’à la mort. Seule rendrait le contrat caduc l’infidélité à l’époux divin, qui se traduirait par le passage au luthéranisme ou par l’instauration d’un couvent ouvert. Ce contrat forme un véritable pacte on resserrait de nouveau notre union, toutes ensemble et en tout amour fraternel, nous nous jurions fidélité jusqu’à la mort. Nous jurâmes aussi communautairement devant le Dieu vivant que nous ne voulions rien adopter de notre propre gré de ce qui serait contre Dieu et notre sainte règle. 27 NM, p. 97 ; Pfanner 2, p. 75. 28 NM, p. 109 ; Pfanner 2, p. 84. 29Finalement, la résistance passive des sœurs aura quelque succès en regard du règlement. La question fondamentale du premier point se trouve résolue par leur pacte. Le deuxième point ne dépend pas d’elles. Sur le troisième point, relatif au vêtement, les Clarisses n’obtempèrent pas, grâce aux informations de leurs bons amis et à l’exemple des sœurs de Pillenreuth, qui bénéficient de la protection de Christophe Kress27. Le temps aidant, plus personne ne songera à revenir sur cette prescription. Quant aux grandes ouvertures pour le parloir, une seule est finalement percée le dernier jour avant l’expiration du délai. Celle-ci suffit largement car les moniales, qui ne tiennent pas outre mesure à discuter, l’ont aussi signifié à leurs parents, de telle manière que celui qui était venu une fois ne revenait plus de si tôt. Laus Deo !28 » Les sœurs elles-mêmes font l’inventaire qui sera remis après un certain temps. Sabine Pirckheimer, sœur de Caritas et abbesse bénédictine à Bergen, écrit à leur frère Willibald 29 Sabina Pirckheimer à son frère Willibald, Stadtbibliothek Nürnberg, Nr. 542/14, cité dans Krabbel, ... Je m’étonne qu’elles puissent tout supporter de ce qu’elles ont à souffrir. Moi, je ne pourrais pas. C’est probablement une grâce de Dieu que les pauvres femmes se battent plus vaillamment que les hommes ; les couvents d’hommes ont été plus vite remis ; ils semblent avoir une plus grande crainte des hommes […] J’ai prié la digne mère de venir chez nous, si elle le veut29. Attendus théologiques 30 t. 8, p. 313-335 et 565-669. 30Pour bien comprendre l’événement qui débouchera sur le crève-cœur de l’enlèvement de trois jeunes sœurs chapitres 33-34, il faut se rappeler que depuis 1521 deux écrits de Luther, les Themata de votis et le De votis monasticis ont causé des ravages dans les esprits et inauguré le grand dépeuplement des monastères30. Dans ces écrits, le docteur de Wittenberg réfute la distinction dans le Nouveau Testament entre commandements valables pour tous et conseils évangéliques. Il n’accepte pas qu’on fasse du Nouveau Testament une nouvelle loi et affirme que les prescriptions néo-testamentaires concernent tous les chrétiens. Il entend ainsi abolir la distinction entre le chemin de perfection des moines et le chemin commun des laïcs. Les vœux de baptême ne peuvent être dépassés par aucun engagement particulier. De plus, il déclare les vœux monastiques contraires à la foi », car ils s’accordent non pas à la miséricorde divine mais à la justification par de bonnes œuvres. Ils sont également contraires à la liberté évangélique », car tout ce qui n’est pas indispensable au salut doit rester libre. 31Nous trouvons confirmation de l’influence de ces écrits dans la dispute théologique » entre Caritas et Wenzel Link aux chapitres 44-45 et 48-49 des Notes mémorables, que leur longueur empêche de reproduire. Cette dispute est remarquable à plusieurs titres elle est épistolaire ; fait plus rare encore, sinon exceptionnel, l’un des deux protagonistes est une femme ; dernière particularité, la dispute épistolaire passe par un intermédiaire, le procurateur du couvent, qui est en même temps réformé et haut magistrat de la ville. Résumer l’enjeu de cette controverse permettra simplement de mieux éclairer les tenants et les aboutissants théologiques de l’épisode que nous venons d’examiner. 32L’instruction de Wenzel Link fonde toutes ses allégations sur les Themata de Luther, souvent repris en toutes lettres. 33La première instruction peut alors être ramenée à sept reproches 1 se séparer du commun des hommes ; 2 par là, s’empêcher de vivre la charité et 3 chercher le salut dans la vie religieuse ; 4 prétendre que les vœux sont faits à Dieu et tomber dans l’idolâtrie ; croire au bien-fondé évangélique des traditions monastiques ; soustraire les religieuses à l’autorité légitime, celle des parents et de la société ; 7 vivre hors de la parole et sans foi. Une certaine logique réunit ces griefs les deux premiers partent du fait d’une vie séparée, donc différente, qui la rend doctrinalement suspecte, entraîne l’accusation finale et justifie les parents ou la société de sévir à l’encontre des religieux. 31 Un vœu spirituel ou autre est une loi sous tous les rapports qui emprisonne tout naturellement la ... 34Aux sept reproches déjà allégués, la deuxième instruction en ajoute deux qui ont aussi leur corollaire dans les Themata31 l’un porte sur la considération de l’état religieux comme état supérieur et comme état de perfection, l’autre sur les charges particulières à leurs consciences. 35Tout comme les reproches de Wenzel Link, les réponses de Caritas peuvent être reliées aux sentences des Themata. Ses parades présentent parfois des tournures qui vont plus loin que les propos de Link et paraissent plutôt réfuter les sentences de Luther, ce qui confirmerait l’hypothèse que Caritas a eu en main son opuscule. 32 NM, p. 141 ; Pfanner 2, p. 109. 33 NM, p. 123 ; Pfanner 2, p. 95. 34 Un exemple parmi d’autres il s’ensuit que ceux-ci [jeunes gens et jeunes filles entrés dans les ... 36Les réponses de Caritas au premier écrit de Wenzel Link, concernant la vie religieuse, spécifiquement les vœux, se classent ainsi 1 précision et justification du sens de la séparation ; 2 témoignage de la charité des sœurs vers l’extérieur ; 3 renvoi à la misère des religieux et religieuses défroquées ; 4 affirmation que Caritas a fait ses vœux à Dieu ; 5 contestation du droit de la parenté à enlever des parents adultes. Le troisième de ces arguments – Link n’en a parlé brièvement qu’une seule fois et encore pour le minimiser32, parce que Caritas en avait parlé à Caspar Nützel33 – s’adresse plus aux sentences de Luther qu’au prédicateur nurembergeois. Les sentences incriminées par Caritas recommandent toutes, d’une manière ou d’une autre, la sortie du couvent34. 35 Titre donné par Luther à Wenzel Link. 37Dans la mesure où elles atteignent des reproches théologiques que le doctor dexter35 » n’a plus repris, les réponses de Caritas à sa deuxième instruction visent donc surtout les sentences des Themata. Elle élargit de nouveau le propos de manière habile et sensée en démontrant que la ligne de séparation ne passe pas entre le couvent et le monde, mais entre les hommes qui sont responsables de leurs actes aussi bien dans le couvent qu’au dehors. Ses réponses peuvent être représentées dans le tableau suivant, ce qu’elles sous-entendent seulement étant placé entre crochets. Couvent Monde Procure-t-il le salut ? – non [Procure-t-il le salut ? – non] Enlève-t-il le salut ? – non [Enlève-t-il le salut ? – non] Compter trouver le salut en entrant au couvent une erreur Compter trouver le salut en sortant du couvent une erreur Existence d’abus ? – oui Existence d’abus ? – oui Présence de miséricorde ? – oui Présence de miséricorde ? – oui Omission de miséricorde ? – oui Omission de miséricorde ? – oui 36 Légende de Pérouse », chap. 80 et Miroir de la perfection », chap. 65, dans Saint François d’as ... 38Caritas introduit une équivalence théologique entre le monastère et le monde, puisque dans les deux le salut ne vient nullement du milieu » mais uniquement du Sauveur et de ses mérites. Elle sous-entend que les questions posées au couvent à propos du salut peuvent également être adressées au monde extérieur. La séparation ne s’établit pas selon les milieux sociaux mais par la perpétration ou non de l’abus, par la pratique de la miséricorde ou de son omission, bref par l’action de l’homme responsable. La ligne de démarcation traverse le cœur de l’homme. Si Caritas nous paraît négliger la part de l’environnement, sa réflexion nous conduirait aussi bien à reconnaître que l’environnement prend sa part autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du couvent. Il est évident que, pour Luther, le milieu du monde est moins faussé que celui du couvent. Caritas défendrait au contraire, avec toute la tradition, que l’inverse prévaut. L’environnement du monde est faussé alors que le couvent offre un environnement moins exposé. Mais, en développant sa première pensée, on affirmera, sans solliciter la vue de l’abbesse, que le monde englobe aussi bien le couvent que l’extérieur de celui-ci. C’est la droiture de la conscience qui fait sortir de l’environnement faussé du monde. En la considérant volontiers comme un couvent intérieur, l’abbesse rejoindrait l’intuition de son séraphique père François36. 37 Nous confessons que Dieu ne donne pas la chasteté à tout le monde, mais elle n’est pas refusée à ... 39Son argumentation antithétique se poursuit dans les autres réponses la chasteté n’est pas donnée à tout le monde, mais elle n’est pas non plus refusée à tout le monde. Celle-ci est alors possible non seulement en tant que fait humain mais comme don de Dieu qui est agréable à Dieu. L’argument se trouve étayé par un exemple qui ne devait laisser indifférents ni Caspar Nützel ni les autres Conseillers37. Caritas y reprend l’antithèse de saint Paul celui qui marie sa fille fait bien, celui qui ne la marie pas fait mieux. Elle ne cache pas qu’elle souscrit à l’ancienne conception de la voie royale » du célibat et de la virginité, états meilleurs », mais dans la liberté du choix. 38 Si seulement on pouvait anéantir les couvents, alors cela irait bien partout. C’est une chose éto ... 40Sa dernière réponse en faveur des vœux appartient à la même famille d’idées promettre de bonnes choses n’est pas mauvais, mais faire de mauvaises choses, même sans vœux, n’est pas bon. Toute sa défense de la vie religieuse tend à faire admettre cette évidence. Puisque le monastère est assujetti aux mêmes contingences spirituelles que le monde, avec des seuils différents, il faut tolérer son existence, de la même manière qu’on n’a pas le droit d’anéantir le monde, sous prétexte qu’il y a des abus et des péchés38. Une seule différence existe pourtant on n’a pas le droit, ni le pouvoir d’anéantir le monde ; de même, on n’a pas le droit d’anéantir le couvent, mais bien le pouvoir de le faire, et cela change tout. * * * 41Comme notre épisode en témoigne, le Vénérable Conseil » ne se privera pas de travailler à la disparition du monastère. Or, involontairement, il va l’aider à trouver une autre vigueur. Les Clarisses de Nuremberg entrent dans la logique des grands témoins de la foi. Les moniales de la communauté de Caritas étaient parties pour une vie de foi tranquille, dans le long récit d’une histoire sans surprises majeures, avec les tentations de médiocrité aimable inhérentes à une vie installée. Mais voici qu’elles vivent une rupture de texte », majeure dans ce récit, rupture de continuité dans l’histoire, qui va les provoquer à l’héroïcité du martyr. La montée du conflit, qui est imminent, transparaît dans notre épisode. Cependant, ni l’abbesse, ni sa communauté ne se doutent encore, à ce moment-là, que son déploiement sera incomparablement plus violent, plus insidieux et plus pénible qu’elles ne peuvent se l’imaginer. 42Immédiatement après notre épisode, il y aura celui de l’enlèvement des jeunes sœurs du couvent par leurs parents, décrit avec une dramatisation digne du meilleur scénario de film. Puis suivront des harcèlements moraux et matériels de toutes sortes, sans parler du sablage continu du moral de la communauté par des sermons cadencés. Ne comprenant plus la vocation des Clarisses, s’il l’a jamais comprise, et cherchant à les décourager dans leur voie, le Conseil les pousse, par son harcèlement, à la vérité de leur charisme, au-delà de ce qui fut même aux beaux jours de la réforme de l’Observance. C’est maintenant qu’elles deviennent vraiment les pauvres dames » de sainte Claire. 43La communauté survivra encore, privée des sacrements et abandonnée à l’indigence, jusqu’en 1596, quand la dernière des sœurs se meurt. Caritas était déjà morte depuis 64 ans, le 19 août 1532, quatre ans après avoir écrit la dernière ligne des Notes mémorables, prématurément usée par le bon combat. ABRÉVIATIONS Luther Deutsch Luther Deutsch, Die Werke Luthers in Auswahl, 10 vol. , éd. Kurt ALAND, Göttingen, 19912. NM Notes mémorables, traduction F. TERZER voir infra Pfanner 2 Quellensammlung, éd. Josef PFANNER 2. Die Denkwürdigkeiten der Caritas Pirckheimer, Landshut, 1962. WA Weimarer Ausgabe D. Martin Luther Werke, Sonderedition der kritische Gesamtausgabe, Weimar 2002 s. WA Br Weimarer Ausgabe Briefe Haut de page Bibliographie Otto BONMANN, Eine unbekannte Weihnachtsansprache der Äbtissin von St. Klara Nürnberg anlässlich einer Visitation », dans An heiligen Quellen, t. 30, Kevelaer, 1937, p. 6 s. Dieter HARMENIG, Eine unbekannte Handschrift aus dem Klarakloster zu Nürnberg mit einer Briefnotiz über Charitas Pirckheimer » 1481, dans Jahrbuch für fränkische Landesforschung, t. 32, Neustadt/Aisch, 1972, p. 45-54. Johannes KIST éd., Anhang I Ämterlisten et Anhang II Urkundliche Beilagen », Annexes, dans Das Klarissenkloster in Nürnberg bis zum Beginn des 16 Jahrhunderts, Nürnberg, 1929, p. 126-139 et 141-197. Martin LUTHER, D. Martin Luther Werke, Sonderedition der kritische Gesamtausgabe Weimar 2002 s. Martin LUTHER, Luther Deutsch, Die Werke Luthers in Auswahl, 10 vol. , éd. Kurt ALAND, Göttingen, 19912. Gerhard PFEIFFER, Quellensammlung zur Nürnberger Reformations-geschichte, Nürnberg, 1968. Caritas PIRCKHEIMER, Quellensammlung, éd. Josef PFANNER, Landshut, 1961-1966. 1. Das Gebetbuch der Caritas Pirckheimer, Landshut, 1961. 2. Die Denkwürdigkeiten der Caritas Pirckheimer, Landshut, 1962. 3. Briefe von, an, und über Caritas Pirckheimer, Landshut, 1966. Caritas PIRCKHEIMER Der hochberühmten Charitas Pirckheimer, Äbtissin von S. Clara zu Nürnberg, Denkwürdigkeiten aus dem Reformationszeitalter, éd. Constantin HÖFLER, Bamberg, 1852. Caritas PIRCKHEIMER Die Denkwürdigkeiten der Caritas Pirckheimer, éd. Frumentius RENNER, St. Ottilien, 1982. S. FRANÇOIS D’ASSISE Documents, Écrits et Premières Biographies, éd. Théophile DESBONNETS et Damien VORREUX, Paris, 1968. Haut de page Notes 1 Caritas Pirckheimer, Notes mémorables [NM], p. 104. Les Notes mémorables sont une sorte de journal ou de livre blanc, rédigées aux tout premiers temps de la Réforme, couvrant les années 1524-1528. Ces notes, appelées en allemand Denkwürdigkeiten, rendent compte des tourments et de la lutte de Caritas et de ses Clarisses pour la survie de leur communauté, ainsi que pour la liberté de leur conscience et de leur foi. Elles sont écrites en moyen haut allemand, dans un style touchant et parfois dramatique qui rappelle ou annonce avec quelques siècles d’avance les Dialogues des Carmélites. Nous les citons d’après la traduction que nous en avons faite pour un mémoire de maîtrise et qui attend sa publication. Les références complètes aux sources et aux études se trouvent reportées dans la bibliographie placée à la fin de l’article. En attendant la publication des NM, qui changera la pagination, nous ajoutons par précaution les références à l’édition critique du texte original Pfanner, indiquée par l’abréviation Pfanner 2. 2 Reinhold Schaffer, cité dans Johannes Kist, Charitas Pirckheimer ein Frauenleben im Zeitalter des Humanismus und der Reformation, Bamberg, 1948, p. 50 et n. 57. 3 Thomas A. Brady éd., Die deutsche Reformation zwischen Spätmittelalter und Früher Neuzeit, München, 2001 ; Bernd Moeller et Stephen E. Buckwalter éd., Die frühe Reformation in Deutschland als Umbruch, Gütersloh, 1996. 4 Johannes Kist, Das Klarissenkloster in Nürnberg bis zum Beginn des 16. Jahrhunderts, Nürnberg, 1929, p. 95. Il s’agit de la Bulle Inter cetera » du 11 juin 1476 citée p. 185. 5 NM, p. 84 ; Pfanner 2, p. 66. 6 En juin 1522, à la demande des monastères de Nuremberg, Caritas avait écrit une lettre de félicitations et d’encouragement au théologien catholique Emser pour ses écrits réfutant Luther, dans laquelle elle critiquait le Vénérable Conseil de Nuremberg. Cette lettre fut interceptée et publiée comme pamphlet, avec des modifications malintentionnées et commentaires railleurs, ce qui fit grand bruit et scandale. 7 NM, p. 1 ; Pfanner 2, p. 1. 8 NM, p. 25 ; Pfanner 2, p. 20. 9 NM, p. 84 ; voir aussi p. 21 et 88 ; Pfanner 2, p. 66-67, 17 et 69. 10 Martin Luther, t. 8, p. 313-335 ; Luther Deutsch, Die Werke Luthers in Auswahl, vol. 2, éd. Kurt aland, p. 313-322. Pour éviter toute confusion avec les célèbres thèses de 1517, nous désignerons les Themata, également appelés thèses, par Themata ou sentences. 11 Sur les 139 thèses des Themata, il y en a au moins quinze 29, 31-34, 35, 37, 46-47, 71-72, 81-82, 104-105 qui ont une teneur et un vocabulaire identiques aux prédications rapportées par Caritas. Nous en citons, traduisons et résumons quelques-unes pour l’exemple. Un vœu religieux est sous tous les rapports une loi qui naturellement prend la conscience en otage 29. Tout ce que Paul dit de la loi et des œuvres de la loi vaut aussi pour les vœux et les religieuxses 31. C’est pourquoi, ces vœux sont sacrilèges, sans foi et idolâtres et faits aux démons 33. Les religieux sont comme les prêtres et les vestales des païens et même pires qu’eux 35. Les vœux ne doivent pas seulement être brisés, mais encore punis sévèrement 46 et les couvents qui sont les bouges et les bordels du diable sont à raser complètement 47. On devrait rejeter tous les couvents 104 et parce qu’ils enseignent le contraire de ce qu’ils devraient, il faut les fuir comme des bordels publics 105. 12 Themata, p. 318. 13 Ibid., p. 319. 14 Ibid., p. 314. 15 NM, p. 12 ; Pfanner 2, p. 10. 16 Un des prédicateurs les plus influents de Nuremberg, ami et ancien supérieur de Luther dans l’Ordre des ermites de saint Augustin. 17 NM, p. 163 ; Pfanner 2, p. 126. 18 NM, p. 162 ; Pfanner 2, p. 125. 19 Lettre de Scheurl, citée par Gerta Krabbel, Caritas Pirckheimer, Ein Lebensbild aus der Zeit der Reformation, Münster, 1982, p. 78. 20 luther, dans Luther Deutsch, vol. 10, p. 111 ; WA Br n° 446 2, 415. 21 Otto Bonmann, Eine unbekannte Weihnachtsansprache der Äbtissin von St. Klara-Nürnberg anlässlich einer Visitation », dans An heiligen Quellen, t. 30, p. 6 s. 22 Ich hab ein getreue, freuntliche, liebe, wirdige mutter an yr wyrden, mer denn ich sagen oder schreiben kann, der ich kein weckczel beger, weil ich leb » Felicitas grundher, Lettre 157 », dans Briefe von, an, und über Caritas Pirckheimer, éd. Josef Pfanner, p. 248. 23 Résumé en exergue du chapitre dans l’édition critique de Pfanner. 24 Katharina Pirckheimer à son père Willibald, Stadtbibliothek Nürnberg, Nr. 550/31, cité dans Krabbel, Caritas Pirckheimer…, p. 153. 25 C’est nous qui soulignons dans cette série de citations. 26 NM, p. 94-97 chap. 32 ; Pfanner 2, p. 73-76. 27 NM, p. 97 ; Pfanner 2, p. 75. 28 NM, p. 109 ; Pfanner 2, p. 84. 29 Sabina Pirckheimer à son frère Willibald, Stadtbibliothek Nürnberg, Nr. 542/14, cité dans Krabbel, Caritas Pirckheimer…, p. 165. 30 t. 8, p. 313-335 et 565-669. 31 Un vœu spirituel ou autre est une loi sous tous les rapports qui emprisonne tout naturellement la conscience » Themata, 29. 32 NM, p. 141 ; Pfanner 2, p. 109. 33 NM, p. 123 ; Pfanner 2, p. 95. 34 Un exemple parmi d’autres il s’ensuit que ceux-ci [jeunes gens et jeunes filles entrés dans les ordres] ont une nécessité et un droit d’autant plus grand de rompre leurs vœux » 65. 35 Titre donné par Luther à Wenzel Link. 36 Légende de Pérouse », chap. 80 et Miroir de la perfection », chap. 65, dans Saint François d’assise, Documents. Écrits et premières biographies, Théophile Desbonnets et Damien Vorreux éd., p. 953-954 et 1073. 37 Nous confessons que Dieu ne donne pas la chasteté à tout le monde, mais elle n’est pas refusée à tout le monde non plus. S’il n’était pas possible de la garder, toutes les épouses dont les maris sont souvent longtemps partis ne seraient pas sages, ce qu’à Dieu ne plaise. » NM, p. 167 ; Pfanner 2, p. 129 38 Si seulement on pouvait anéantir les couvents, alors cela irait bien partout. C’est une chose étonnante Dieu a défendu les maisons closes où pourtant l’on pèche publiquement, et personne n’a pitié de ces pauvres gens ou ne pense au moyen de les sortir de cette vie de péché ! Il n’y a que nous que tout le monde veut tirer par les cheveux vers le ciel […] Je ne pense pas que promettre de bonnes choses puisse être bien mauvais, par contre faire de méchantes choses, même sans vœux, ne peut être bon. Si les vœux sont injustes, alors les vœux de baptême doivent être également injustes, surtout de la part de petits enfants sans raison. Nous laissons chacun libre de garder ou non ce qu’il a promis, mais nous voudrions en même temps qu’on nous laisse demeurer en ce que nous voulons garder en mettant notre espoir en l’aide de Dieu ». NM, p. 166 et 167 ; Pfanner 2, p. 128-129Haut de page Pour citer cet article Référence papier François Terzer, La résistance de l’abbesse Caritas Pirckheimer Nuremberg, 1525 », Revue des sciences religieuses, 80/1 2006, 21-41. Référence électronique François Terzer, La résistance de l’abbesse Caritas Pirckheimer Nuremberg, 1525 », Revue des sciences religieuses [En ligne], 80/1 2006, mis en ligne le 05 août 2015, consulté le 26 août 2022. URL ; DOI de page Droits d'auteur Tous droits réservésHaut de page
Partieseule dans un lieu reculé pour les vacances, Lina se perd dans un épais brouillard. Lorsque la brume se dissipe enfin, la jeune fille découvre au cœur de celle-ci un village incongru peuplé de personnages mystérieux et hauts en couleur. Coincée dans la pension d’une vieille mégère à la tête bien trop grosse, Lina va alors devoir travailler dans des boutiques plusEt pourtant il s'en passe des choses par ici ! Sin embargo por aquí pasan muchas cosas! Avec une certaine empathie cordiale, [...] puisée dans la contemplation du c½ur du Christ, il s'en passe des choses dans un entretien, pour peu que l'Esprit s'y [...]engouffre! Con una cierta empatía cordial, sacada de la [...] contemplación del corazón de [...] Jesucristo, ocurren cosas positivas a lo largo de la entrevista por poco que el Espíritu entre en la dinámica! C'est la raison d'être même [...] de Servas et il s'en est passé des choses en 2007. De esto se [...] trata Servas y mucho ha sucedido a lo largo del 2007. Cependant, bien que j'annonce mon vote favorable, je dois dire que je demeure assez perplexe devant la réponse obtenue par la Commission à une question que j'avais posée sur un problème qui ne dérive pas tout à fait des accidents à l'étranger mais qui se réfère quoiqu'il en [...] soit au secteur des [...] assurances, secteur dans lequel, en Italie, il se passe selon moi des choses véritablement incroyables, [...]ce qui m'amène à avoir un [...]doute sur le fonctionnement réel de l'institut des syndicats de l'inspection. Sin embargo, pese a anunciar mi voto favorable, debo decir que estoy muy perplejo por la respuesta que he recibido de la Comisión a mi pregunta oral sobre un problema no del todo inherente al tema de los accidentes en el extranjero pero que, en todo caso, se refiere al [...] sector de los seguros, un [...] sector en que en Italia, por lo que a mí respecta, ocurren cosas realmente indecibles, por lo que se me [...]plantea la duda de que, [...]de hecho, la figura de la comisión de inspección no funciona en este Parlamento. C'est pourquoi je considère que nous devons trouver une solution [...] avec la Turquie [...] pour que, lorsqu'il se passe des choses dans les environs de ce pays, on puisse mettre en place un processus [...]de consultation raisonnable. Por ello, considero correcto que se encuentre una [...] solución con Turquía y que si cerca de Turquía ocurre algo tenga lugar un proceso de consultas razonable. Il se passe des choses en matière de surexploitation des [...]marins, ou de conditions de vie et de travail des marins, comme [...]en matière d'entretien d'ailleurs, qui peuvent être déterminantes pour les accidents, et je crois qu'il faut aussi avancer dans ce domaine. En el ámbito de la sobre-explotación de los marinos, o [...]de las condiciones de vida y de trabajo de los marinos, ocurren cosas, [...]como también ocurren en el campo del mantenimiento, por cierto, que pueden ser determinantes para los accidentes, y creo que también hay que avanzar en este sentido. Le Président Wade, musulman mouride, a répondu [...] le 28 décembre lors [...] d'une rencontre d'enseignants, en disant que "dans les églises, il se passe des choses encore pires", par rapport à [...]la réalisation de la statue de Dakar. Wade, musulmán murid, respondió el 28 de [...] diciembre, en una reunión con profesores, que "en el interior de las iglesias ocurren cosas peores" comparadas con [...]la construcción de la estatua de Dakar. Monsieur le Président, je voudrais faire une remarque sur l'ordre du jour de ce matin qui, comme vous pouvez le constater, [...] est particulièrement [...] maigre, alors qu'il se passe des choses très importantes en Europe et notamment [...]que nous avons passé [...]une période de session entière, sans avoir aucun débat sur la monnaie unique. FR Señor Presidente, querría hacer una observación sobre el orden del día de esta mañana, que, como podrá [...] observar, es especialmente [...] reducido, cuando en Europa están sucediendo cosas muy importantes y, sobre [...]todo, cuando ha transcurrido [...]todo un período de sesiones sin que hayamos mantenido ningún debate sobre la moneda única. Le Saint Père pose ainsi, comme principe de base» de l'action de Dieu dans l'histoire, la prédilection pour ce qui est petit», estime le prélat, qui explique Le grain [...] de sénevé n'est pas seulement une métaphore [...] de l'espérance chrétienne, mais il montre aussi que ce qui est grand naît de ce qui est petit, non pas à travers des bouleversements révolutionnaires, ni parce que nous, les hommes, nous orientons le cours des choses, mais parce que cela se passe de manière lente et graduelle, en suivant une dynamique propre. De este modo, según el purpurado, el Santo Padre pone como principio básico» de la acción de Dios en [...] la historia la [...] predilección por lo pequeño». Y explica El grano de mostaza no es sólo una comparación de la esperanza cristiana, sino que evidencia también que lo grande nace de lo pequeño, no por medio de cambios revolucionarios ni tampoco porque los hombres asumamos la dirección de ello, sino porque esto ocurre de modo lento y [...]gradual, siguiendo una dinámica propia. On nous dit que nous devrions avoir peur des dangers qui nous [...] guettent et qu'il se passe des choses dont nous ne [...]sommes pas au courant, alors que la [...]réalité est que la moindre décision peut être contrôlée. Se nos dice que deberíamos temer el peligro que [...] nos acecha y que ocurren cosas de las que no somos conscientes, [...]cuando la realidad es que [...]todas y cada una de las decisiones que se toman son justificables. Nous maintenons cette opinion, non parce qu'il se passe des choses importantes en ce moment dans cette assemblée, tant pour les ONG [...]que pour qui que ce soit, [...]mais pour une question de principe. Seguimos manteniendo esta opinión, no tanto por la importancia que están cobrando las ONG o cualquier otra entidad en esta sala, sino [...]por cuestión de principio. Naturellement vous pouvez manger très bien à [...] l'extérieur sur une [...] terrasse, ou même avec une table et des chaises sur le trottoir confisqués, tout en appréciant tout ce qu'il ya à voir et tout ce qui passe par là, les choses qu'un Portugais verrait. Habla por sí mismo es el hecho de que casi siempre se [...] puede comer muy bien [...] al aire libre en una terraza, o incluso con una mesa y sillas en la acera confiscados, mientras que disfrutar de todo lo que hay que ver y lo que pasa, las cosas que un portugués ver. Je ne voudrais pas sous-estimer l'Europe je voudrais seulement dire que nous devons faire attention - et cela a toujours été la force de l'Europe durant la guerre froide - que nous ne restions un lieu où l'on jette un coup [...] [...] d'½il non seulement à cause de Mozart, Schiller et Goethe et où l'on peut visiter les musées, mais aussi où l'on dise "Il se passe aussi ici des choses importantes qui seront aménagées et définies dans les années à venir" C'est pour cela que nous devons lutter, sinon nous ne serons plus parmi les leaders en ce qui concerne, ni la croissance économique, ni la prospérité. No quiero menospreciar a Europa, sólo quiero decir que debemos tener cuidado - y eso siempre fue el gran punto fuerte de Europa en la historia mundial - que no seamos sólo un sitio, que se le preste atención gracias a Mozart, Schiller y Goethe y se miren los museos, sino donde se diga "Aquí realmente pasan cosas que crean el futuro y determinan los próximos tiempos. L'évangélisation par conséquent ne peut pas ne pas contenir l'annonce prophétique d'un au-delà, vocation profonde [...] et définitive de [...] l'homme à la fois en continuité et en discontinuité avec la situation présente au-delà du temps et de l'histoire, au-delà de la réalité de ce monde dont la figure passe, et des choses de ce monde dont une dimension cachée se manifestera un jour ; au-delà de l'homme lui-même dont le [...]véritable destin ne [...]s'épuise pas dans son visage temporel mais sera révélé dans la vie future. 28. Por consiguiente, la evangelización no puede por menos de incluir el anuncio profético de [...] un más allá, [...] vocación profunda y definitiva del hombre, en continuidad y discontinuidad a la vez con la situación presente más allá del tiempo y de la historia, más allá de la realidad de ese mundo, cuya dimensión oculta se manifestará un día; más allá del hombre mismo, cuyo verdadero destino no se [...]agota en su dimensión [...]temporal sino que nos será revelado en la vida futura 58. Bienvenue au club Selom, et démontre la [...] force que vous avez [...] l'assurance et de voir comment le temps passe sans que les choses priser meilleur goût, et vraiment, on peut vivre très bien sans tabac, et vous prenez un café et Furman n'a pas besoin d'y goûter, et ceux avec des amis et n'ont pas besoin de fumer pour discuter avec eux et avoir du plaisir, le tabac à priser est un poids que les fumeurs ont pris le relais et il en coûte de le retirer, mais quand vous [...]cela et comment bien [...]RELIEF La vie sans tabac à priser. Bienvenido al club Selom, y demuestra esa fuerza [...] que seguro tienes y [...] veras como conforme va pasando el tiempo y sin tabaco las cosas saben mejor, y que de verdad, se puede vivir y muy bien por cierto sin tabaco, y te tomas un cafe y no necesitas furmar para saborearlo, y estas con los amigos y no necesitas estar fumando para charlar con ellos y divertirte, el tabaco es un peso que hemos llevado los fumadores encima y que cuesta quitartelo, pero cuando lo consigues, [...]que ALIVIO y QUE BIEN SE VIVE SIN TABACO. Il se passe aussi des choses positives au Pakistan, [...]tout particulièrement les pourparlers de paix avec l'Inde, qui revêtent [...]une importance extraordinaire et qui devraient bénéficier de notre soutien total. También están sucediendo cosas positivas en Pakistán, [...]especialmente las conversaciones de paz con la India, que son increíblemente [...]importantes y que deben recibir todo nuestro apoyo. Mais je suis sûr qu'il se passe des choses fantastiques au Kenya qui intéressent [...]les Sénégalais», plaide Samara. Pero yo estoy [...] seguro de que ocurren cosas fantásticas en Kenia que interesan a los senegaleses", [...]defiende Samara. Vous avez pour vous détendre les yeux, [...] oublier les images des choses simples que vous le savez déjà, l'ordinateur, clavier, tasse, de l'encens, la table ... toutes ces choses vous sont inquiétantes image visuelle que vous avez de ce qui se passe à votre autour, il ya d'autres choses autour de vous et [...]vous les voyez, il est [...]important que ce que vous dites à vous-même, pour ce que vous voyez. Has de relajar la vista, [...] olvidar las imágenes de cosas sencillas que ya conoces, el ordenador, el teclado, la taza, el incienso, el cuadro?, todos estos objetos te están turbando la imagen visual que tienes de lo que esta aconteciendo a tu alrededor, hay otras cosas a tu alrededor y debes [...]verlas, es importante [...]para lo que te dices a ti misma, para lo que ves. Quant au [...] paiement des primes, il se passe des choses vraiment hallucinantes, [...]incroyables dans une ville comme Alexandrie, [...]par exemple, on paie moins de la moitié de ce que l'on paie dans une ville comme Naples ou Catane. En cuanto al pago [...] de las primas, ocurren cosas realmente alucinantes, [...]increíbles en una ciudad como Alessandria, por ejemplo, [...]se paga menos de la mitad de lo que se paga en ciudades como Nápoles o Catania. estime que le recul de la population [...] active entraînera, en l'état actuel des choses, une diminution du nombre total d'heures travaillées; estime que, pour inverser la tendance, des mesures pourraient être prises pour réduire le taux de chômage et accroître le recrutement en le combinant à des mesures de formation et de reconversion, y compris des personnes ayant un potentiel de travail élevé, telles que les personnes handicapées, les femmes et les personnes âgées; souligne la nécessité de permettre un départ à la retraite flexible sur la base du volontariat, de modifier l'organisation des pratiques de travail et de faire un usage intelligent des nouvelles technologies; souligne qu'il est aussi nécessaire [...]d'améliorer [...]les services de soutien et les services relatifs à la garde des enfants et des membres de la famille dépendants, afin de réduire le nombre de personnes qui travaillent à temps partiel sur la base du volontariat 13. Considera que, en caso de que continúe la situación actual, la disminución de la población activa dará lugar a una disminución del número total de horas trabajadas; considera que, con el fin de invertir esta tendencia, podrían adoptarse medidas para reducir la tasa de desempleo y aumentar la contratación en combinación con la formación y el reciclado profesional, incluidas las personas con un elevado potencial laboral, tales como las personas con discapacidad, las mujeres y las personas mayores; subraya la necesidad de hacer posible la jubilación flexible sobre una base voluntaria, el cambio de la organización de las prácticas laborales y la utilización [...]inteligente de las nuevas tecnologías; [...]subraya que es también necesario que se mejoren los servicios de apoyo y los servicios relativos al cuidado de los niños y familiares dependientes, con vistas a reducir el número de personas que trabajan a tiempo parcial de modo voluntario Mais il se passe aussi des choses au-dessus de l'eau amateurs d'oiseaux et de faune sauvage, pensez aussi à emporter vos jumelles ! En Irlande, le royaume [...]de la pêche, [...]vous pouvez même louer un petit canot de pêche pour vous isoler dans les coins inaccessibles. Recuerde que también tendrá oportunidad de contemplar interesantes aves y animales silvestres, por lo que ¡tampoco olvide los binoculares! Le Rapporteur spécial y passe en revue la manière dont il a assuré l'exécution de son mandat en application de la résolution 6/12 du Conseil des droits de l'homme dans laquelle il a été chargé [...]de travailler en coopération [...]avec les États, les peuples autochtones, les organismes des Nations Unies, les organisations régionales et les organisations non gouvernementales en accordant une attention particulière aux obstacles existants à la pleine protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales des populations autochtones ainsi qu'aux meilleures pratiques permettant de les surmonter, notamment en promouvant la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et les instruments internationaux favorisant la promotion des droits des peuples autochtones. El Relator Especial analiza el cumplimiento de su mandato en virtud de la resolución 6/12 del Consejo de Derechos Humanos, en la que se le indica que trabaje en estrecha cooperación con [...]Estados, pueblos indígenas, [...]organismos de las Naciones Unidas y regionales y organizaciones no gubernamentales y preste atención particular a los obstáculos que impiden el disfrute pleno de los derechos humanos y las libertades fundamentales de los pueblos indígenas y a las mejores prácticas para superar esos obstáculos, entre otros medios promoviendo la Declaración de las Naciones Unidas sobre los derechos de los pueblos indígenas y los instrumentos internacionales relativos a la promoción de los derechos de los pueblos indígenas. considérant que la Chine est [...] déjà, ou est en passe de devenir, le plus gros émetteur de dioxyde de carbone CO2 dans le monde et que les citoyens chinois sont les premières victimes de ces émissions; considérant que l'Union compte aussi parmi les plus gros émetteurs de CO2 dans le monde et que les Européens sont également confrontés aux incidences de ces émissions; considérant que lors du sommet qu'il a tenu en 2007 à Heiligendamm, le G8+5 s'est engagé, notamment, à réduire les émissions de 50 % d'ici 2050 et que l'Union et la Chine ont fixé d'autres objectifs en matière de réduction des émissions et [...]d'énergies renouvelables; [...]considérant que l'Afrique est le continent qui devrait le plus souffrir de la dégradation de l'environnement, de la déforestation et du changement climatique Considerando que China ya es o está a punto de ser el mayor emisor de dióxido de carbono del mundo CO2 y que la población china es la víctima directa de esas emisiones; que la UE es asimismo uno de los mayores emisores de CO2 del mundo y que los europeos también afrontan el impacto de esas emisiones; que entre los compromisos asumidos por los participantes en la Cumbre G8+5 de 2007 celebrada en Heiligendamm figura la reducción de las emisiones en un 50 % antes de 2050, y que la UE y China han previsto asimismo la reducción de emisiones y la utilización de energías renovables; [...]que África es el continente más abocado [...]a padecer el deterioro ambiental, la deforestación y el cambio climático Il salue les recommandations de la conférence du 10 octobre 2008, à Bruxelles, L'UE passe des mots aux actes pour les femmes dans les situations de conflit et post conflit », qui ont contribué à l'élaboration d'un papier conjoint du Secrétariat général du Conseil et de la Commission sur une Approche globale de l'UE sur la protection et le rôle des femmes dans les situations de conflit et de post-conflit », ainsi qu'à la révision du document opérationnel de la PESD sur la mise en oeuvre de la résolution 1325, renforcée par la résolution 1820 dans le contexte de la PESD. Saluda las [...] recomendaciones de la conferencia celebrada el 10 de octubre de 2008, en Bruselas. La UE pasa de las palabras a los hechos para las mujeres en las situaciones de conflicto y posteriores al conflicto, que han contribuido a la elaboración de un documento conjunto de la Secretaría General del Consejo y de la Comisión acerca de un planteamiento global de la UE sobre la protección y la función de las mujeres en las situaciones de conflicto y posteriores al conflicto, así como a la revisión del documento operativo de la PESD sobre la aplicación de la Resolución 1325, reforzada por la Resolución 1820 en el contexto de [...]la PESD. Cambro Managements cours en techniques de réunion examinera un large éventail de situations et les circonstances où vous en tant que participant sera donné à une variété d'outils et [...] de techniques [...] qui non seulement vous faire mieux en mesure de mener à bien des réunions, mais aussi veiller à ce que ces réunions se tiendra à façon productive, indépendamment du fait que ces passe-t-il à votre entreprise ou avec les clients. Cambro Managements curso en técnicas de la reunión examinará un amplio abanico de situaciones y circunstancias en las que usted como participante se le dará una gran variedad de [...] herramientas y técnicas que no [...] sólo te hacen en mejores condiciones para llevar a cabo las reuniones, sino también asegurarse de que estas reuniones se celebrará en manera productiva, independientemente de que ocurre en su empresa o con los clientes. Il s'intéresse aux tendances en matière de finances et de gestion de l'éducation et plus particulièrement à leur incidence sur les enseignants et sur les conditions d'enseignement ; passe en revue les modèles d'accès et de participation aux systèmes éducatifs pour indiquer les évolutions de la demande en enseignants ; compare les qualifications exigées et la charge de travail imposée aux enseignants actuels et futurs avec les aspects incitatifs de nature financière ou professionnelle existants et, enfin, passe en revue les choix et les compromis en matière de politiques auxquels sont confrontés les États à l'heure de trouver un juste milieu entre l'élargissement de l'accès à l'éducation et la nécessité d'attirer et de retenir des enseignants compétents. En el volumen se examinan las tendencias en materia de financiación y gestión de la educación, prestando particular atención a cómo se relacionan con las condiciones de los docentes y la enseñanza; analiza las pautas de acceso y participación en los sistemas de educación para indicar cambios en la demanda de docentes; compara lo que se demanda a los docentes de hoy y de mañana en términos de calificaciones y carga de trabajo con los recursos financieros existentes y otros incentivos relacionados con el trabajo; y examina las opciones de política y los compromisos que los gobiernos afrontan cuando deben equilibrar la expansión del acceso a la educación con la necesidad de atraer y retener a los buenos docentes. Concrètement, il s'agit de la capacité de mener une vie humaine d'une durée normale, d'être en bonne santé, de se déplacer librement, d'utiliser son esprit, de s'attacher à des choses et des personnes en dehors de soi, [...]de se forger une conception [...]du bien, de vivre avec et pour les autres à l'exclusion de toute discrimination, de vivre dans le souci des animaux et de la nature et en relation avec ces derniers, de rire et de jouer, de participer aux choix politiques et d'accéder à la propriété. Concretamente, se trata de la capacidad de llevar una vida humana de una duración normal, gozar de buena salud, desplazarse libremente, utilizar la mente, vincularse a cosas y a personas ajenas a uno mismo, forjarse una [...]concepción del bien, [...]vivir con y por los demás sin discriminaciones, vivir con la preocupación de los animales y de la naturaleza y en contacto con ellos, reír y jugar, poder participar en decisiones políticas y estar en condiciones de adquirir una propiedad.Jevous envoie des milliers de rayons de soleil et des pluies d'étoiles, que vos journées et vos nuits soient douces! Ba bennen yone, Kenavo. BiZHouxxX - C♥eurSénégal22. Envoyer un message; Offrir un cadeau; Suivre; Devenir VIP; Bloquer; Son profil. coeursenegal22 59 ans somewhere. France. Partage. Amis 2; Design by coeursenegal22. Signaler un abus. Infos. Je venais tout juste de déménager. Après 5 ans d'appartement en centre ville, je m'étais trouvé un coin tranquille en campagne, une ancienne ferme rénovée au centre d'un grand jardin arboré. C'était le début de l'automne, après une dure journée à déplacer des meubles, je me souviens avoir passé le reste de l'après-midi assis sur le porche, admirant le spectacle des feuilles d'arbres virevolter autour des troncs pour aller mourir au sol. Une semaine plus tard, j'avais terminé de déballer les cartons et je préparais la chambre d'ami pour ma petite cousine qui devait arriver dans la soirée. Comme j'étais entre deux emplois, ma tante m'avait demandé de baby-sitter sa fille pendant quelques jours. J'avais accepté avec plaisir, n'ayant toujours pas internet ni de télévision, un peu de compagnie allait me faire le plus grand bien."Elle a déjà mangée, donc plus rien ce soir, même si elle insiste", me dit ma tante en retournant dans sa voiture. "D'accord." répondis-je en faisant un clin d'oeil à Elisa. "Je t’appellerai tous les soirs ma chérie, pas de bêtises!", fit-elle en démarrant le moteur. Elisa et moi firent des gestes d'adieu à la voiture pendant qu'elle s'éloignait entre les arbres. Une fois disparue au détour du chemin, je regardai ma cousine d'un air complice."Il y a un gâteau au chocolat dans le frigo". Elle poussa un petit cri de joie et couru immédiatement rejoindre la maison. Du haut de ses six ans et demie, Elisa n'était pas une fillette très compliquée. En portant ses deux valises remplies de jouets, de carnets de dessins et autres joyeusetés jusqu'à la maison, je me disais que le reste de la semaine allait être une partie de plaisir. J'avais tort. Le lendemain soir, après avoir englouti nos assiettes de purée-jambon son plat préféré, nous nous étions installé dans le salon, au coin du feu. Moi, lisant un livre sur le canapé, elle, dessinant dans un de ses carnets, à plat ventre sur le tapis. J'étais son cousin, mais elle avait pris l'habitude de m’appeler tonton. "Tonton?""Oui ma puce?""Je peux aller jouer dans le jardin?""Non il est trop tard pour ça". "Mais il fait encore jour!"Je jetai un œil par la fenêtre derrière moi. Le soleil n'était pas encore couché, mais ça n'allait pas tarder. "Bon d'accord, mais tu reste dans le jardin juste devant la maison. Si je te vois dans les arbres, je mets tous tes jouets dans le placard et je le ferme à clef". Je n'avais pas terminé ma phrase qu'elle était à mi-chemin de la porte d'entrée, un jouet dans chaque main. Inutile de la suivre pour la surveiller, je l'entendais donner des voix à ses barbies à travers la fenêtre. Quelques minutes plus tard, absorbé dans mon livre, je pris soudainement conscience qu'il n'y avait plus un bruit. "Elisa??"Je regardai par la fenêtre et ne la vis pas. Le soleil était en train de se coucher, la panique m'envahit mais fut de courte durée. "Je suis là!"Je pris une profonde inspiration de soulagement en comprenant qu'elle était dans la cuisine. Quel idiot. A partir de maintenant je ne la quitte plus des yeux. Ce soir-là, comme la veille, je dus négocier pour la mettre au lit. Assis au bord du lit, il fallait que je lui raconte une histoire, ça c'était obligatoire, mais la question étant de savoir combien de temps j'allais devoir improviser dans mon récit pour qu'elle se sente enfin prête à fermer les yeux. Et comme je venais à manquer d'inspiration, je pris la poupée qu'elle tenait entre ses mains et lui attribuai une histoire."Elle, c'est Martine, la fille du roi d'un pays très lointai...""...non, c'est pas vrai.", m'interrompis Elisa. Je lui souris, un peu surpris par le sérieux dans sa voix."Ah bon? Et pourquoi c'est pas vrai?""Elle s'appelle pas Martine, elle s'appelle Angeline.""Angeline? Pourquoi Angeline?""Je sais pas, c'est le jardinier qui me l'a donnée""Quel jardinier?""Celui qui ramasse les feuilles mortes dans le jardin"Le sourire s'évanouit sur mon visage. Elle avait levé son doigt en direction de la fenêtre. "Quoi...mon jardin?"Elle fit oui de la tête. J'observai un instant la poupée entre mes mains. Elle était sale et très abîmée, ce qui est plutôt normal pour un doudou. Mais je n'avais pas de jardinier. "Et... dis-moi, quand est-ce qu'il t'as donné la poupée, ce jardinier?""Quand je suis allée jouer tout à l'heure."Je vis qu'elle remarquait l'inquiétude sur mon visage, alors je lui souris tendrement et l'embrassai sur le front avant de lui souhaiter bonne nuit. De retour sur le canapé du salon, j'étais incapable de reprendre ma lecture. Un jardinier. L'aurait-t-elle inventé? Non, elle n'avait pas l'air de mentir, et puis de toute façon ce n'est pas son genre. Alors quoi? Qu'un inconnu en randonnée traverse mon jardin et croise ma cousine, d'accord, mais qu'il lui donne une poupée? Quel genre d'individu se balade avec une vieille poupée? Tout ça n'a aucun sens... Le livre me tomba soudainement des mains et je me redressai d'un coup sur le canapé. Un rayon de lumière venait de traverser le mur en face de moi. Sans réfléchir, je me précipitai dans le couloir pour sortir la batte de baseball du placard. Puis, j’éteignis toutes les lumières de la maison avant de revenir prudemment me poster prêt de la fenêtre du salon, caché dans l'ombre. Il y avait quelqu'un dans le jardin, à une cinquantaine de mètre en face de l'entrée. Je distinguais clairement les contours de sa silhouette entre les arbres, car elle était éclairée par une lampe torche posée à ses pieds. L'individu paraissait immobile et me tournait le dos. "Votre numéro de téléphone est identifié, et votre communication sera enregistré, tout abus sera sanctionné", me dit la voix de femme pré-enregistrée. Après quelques sonneries, quelqu'un décrocha. "Bonjour, police secours, je vous écoute". "Bonjour, je vous appelle parce qu'il y quelqu'un dans mon jardin". L'agent de l'autre côté de la ligne pris mon adresse et m'informa qu'ils allaient envoyer quelqu'un dans la demi-heure. Je n'avais pas lâché du regard l'individu qui n'avait toujours pas bougé d'un poil, si bien qu'après une dizaine de minutes je commençai à douter qu'il soit bien réel. Ce n'était peut-être qu'un mannequin, une mauvaise blague de mes nouveaux voisins pour me souhaiter la bienvenue. Les plus proches vivaient à trois kilomètres, je les avais rencontré pour demander ma route quand j'étais venu pour visiter la maison. Quatre étudiants en colocation, ce serait bien le genre. Oui, c'était une blague. Voilà quinze minutes que ce truc était immobile, ce n'était pas une personne. De toute façon, la police arrivait, j'allais le savoir bien assez tôt. "Qu'est-ce que tu fais?"Je bondissait de ma cachette en sursaut. Elisa était debout dans le couloir en pyjama. "Euh... rien je... je regarde s'il y a des animaux""Des animaux?""Oui, quand j'éteins les lumières... il y a des cerfs qui viennent parfois se balader dans le jardin""Et... "Elle regardait la batte de baseball posé contre le canapé, juste à côté de moi. "C... c'est pour les ours. Au cas où.""Les ours??"Et merde. Quel con, elle ne va pas dormir de la nuit. "Non enfin... je t'expliquerai demain, il faut que tu ailles dormir, allez allez""Je veux regarder les animaux avec toi""Non non, de toute façon il ne viendrons pas, ça fait déjà un moment que j'attends. Demain soir peut-être, en attendant, au lit! Allez hop!"Avant de la rejoindre pour la porter jusque dans son lit, j'avais jeté un coup d’œil dans le jardin. La silhouette avait disparue. J'ai demandé aux deux policiers de bien vouloir rester dehors, expliquant que je ne voulais pas réveiller ma cousine. Ils m'ont interrogé et j'ai rapidement fais le tour des environs avec eux, en commençant par l'endroit où j'avais vu la silhouette. Pas une trace de l'individu."On va rester dans le coin pendant une petit heure, sur la route au niveau de l'intersection. Sur ce numéro vous pouvez nous joindre directement, si on remarque quelque chose on s'en occupe et on vous appelle, de votre côté, si vous voyez quelque chose, appelez nous mais ne sortez pas de la maison.""D'accord. Merci beaucoup.""C'est normal. Si dans une heure on ne vous a pas contacté, considérez qu'on est rentré au poste, et fermez votre porte à clef."Alors j'attendis, posté dans l'ombre prêt de la fenêtre du salon, comme plus tôt. Je passai mon regard d'est en ouest sur le jardin, scrutant chaque arbre à la recherche d'un mouvement. Au bout d'une heure de silence sans la moindre manifestation d'une silhouette mystérieuse, j'entendis au loin démarrer un moteur. Les policiers était verrouillai les deux portes d'entrée et vérifiai chaque fenêtre. Il était hors de question que je dorme dans ma chambre, alors je pris ma couette et mon oreiller pour m'installer un lit de fortune près de la porte de la chambre d'Elisa. Allongé dans le couloir, la batte de baseball le long du corps, j'essayais de me rassurer pour trouver le sommeil. Tout ça n'est qu'une mauvaise blague, je passerai voir mes voisins dès demain matin pour m'en assurer. "Tonton! Tonton réveilles toi!""Hein? Quoi?"Elisa était accroupie au dessus de ma tête, elle remuait mes épaules avec ses petites mains. Il faisait encore nuit."Qu'est-ce qui se passe? Quelle heure il est?""Il y a quelqu'un dans le jardin!"L'adrénaline envahit mon corps, j'attrapai la batte de baseball. Finit de rigoler. Blague ou pas, je vais le défoncer."Va dans ta chambre et reste-y. Je vais aller voir".Je fis un détour par la cuisine avant de sortir, un couteau ne serait pas de trop. Une fois dehors, je vis la lumière au même endroit que plus tôt, la silhouette était de retour. Je pris une profonde inspiration avant de m'élancer dans sa direction. "Eh! Qu'est-ce que vous foutez là?"L'individu se retourna pour me faire face. C'était un homme relativement âgé, vêtu d'une salopette marron sur un pull vert très usé. Je m'étais approché jusqu'à me tenir à cinq mètres de lui, et je remarquai que ce n'était pas une lampe torche qui l'éclairait, mais une sorte de lanterne posée à ses pieds. Il me regardait droit dans les yeux. "Qu'est-ce que vous foutez dans mon jardin?", demandais-je en serrant un peu plus fort la batte de baseball."On m'appelle Le Bictou, répondit l'inconnu. Je suis le jardinier""J'ai pas de jardinier. Cassez-vous d'ici et revenez pas, sinon j'appelle les flics""Vous l'avez déjà fait tout à l'heure, c'était pas très efficace. Je vous ai vu passer avec les policiers, j'étais caché là-bas"Il leva son bras droit pour désigner la ligne de buisson qui bordait le côté ouest du jardin."Barrez-vous. Maintenant"."Je ne peux pas.""Pourquoi?""Parce que je dois rester fidèle au poste...".SpoilAfficherMasquer...ou cancer SpoilAfficherMasquerNan je déconne, en vrai les kheys je suis désolé mais panne d'inspiration, j'ai pas réussi à trouver de suite... DJ723.